dimanche 21 septembre 2008

Tuer le père, ou l'écouter ?



One concept that seems to have been widely misunderstood is that this is a naming system, not a general directory assistance system.







Ces propos du père d’internet et de son système de nommage ont une résonance particulière aujourd’hui, avec l’ouverture des extensions internet. En s’engageant dans la voie de la création de nouveaux domaines de premier niveau, l’I.C.A.N.N. a fait naître la controverse politique, sociale, économique, ou juridique. Au-delà de ces débats de société, de nombreux acteurs privés et quelques institutions publiques ne se posent que deux questions concrètes : faut-il proposer la création d’un nouveau TLD ? Et si oui, lequel ?
Difficile de tirer des enseignements des lancements de nouveaux TLD ces dernières années : les cahiers des charges étaient différents, les nouvelles extensions ont connu des fortunes diverses, il s’agit d’expériences encore récentes dont on ne peut mesurer les effets à long terme, etc. Faute d’éléments, pourquoi ne pas revenir aux sources, et méditer les paroles du « créateur » ?

“This is not a general directory assistance system”
Qu’est-ce que Postel voulait dire par là ? Il répondait aux contradicteurs qui soutenaient qu’il fallait regrouper les noms de façon logique. A ceux qui pensaient qu’un institut de recherche, par exemple, devait plutôt être rattaché au domaine .edu qu’au domaine .gov ou .cor, Postel objectait que c’était à cet institut de choisir un domaine quelconque, et de faire connaître ensuite son adresse. Pour lui, le Domain Name System ne permet pas de résoudre la problématique de la construction d’un répertoire cohérent des activités.
Insoluble il y 25 ans, cette question de la bonne catégorie l’est toujours aujourd’hui ! Une société multinationale, par exemple, n’exerce pas une seule activité délimitée, mais déploie une gamme importante de produits et de services. Il n’est pas rare qu’elle soutienne une ou plusieurs causes philanthropiques, au moyen d’une fondation. Il est fréquent qu’elle soutienne des programmes de formation. Comment une telle société si diversifiée pourrait-elle se ranger sous une unique bannière ?
De fait, c’est le .com qui s’est imposé pour regrouper les marques ombrelles des acteurs économiques internationaux. Une prédominance qui a permis de ne plus se poser la question du choix du TLD sous lequel il faut décliner son identité sur internet.

“This is a naming system”
Ce choix était limité ; maintenant qu’il ne l’est plus – ou, plus précisément, qu’il peut ne plus l’être… –, une entreprise doit-elle s’accrocher à son .com, ou saisir l’opportunité de créer sa propre extension ? “This is supposed to be a system for finding specific types of information about exactly named things (...)”, ajoutait Postel. Si une société diversifiée peut difficilement trouver un terme unique pour décrire tout ce qu’elle fait, il existe toujours un mot pour la désigner : sa marque.
L’occasion se présente ainsi d’inscrire le plus distinctif de ses signes au plus haut niveau du système hiérarchique des noms de domaine. Il est donc à prévoir que nombreuses seront les sociétés à candidater, pour obtenir dans le Domain Name System l’équivalent électronique de leur marque principale. Si ce mouvement se confirme, il ferait subrepticement évoluer l’I.C.A.N.N., qui deviendrait de fait l’équivalent mondial et unique des offices nationaux d’enregistrement de marques nationaux. Là où l’I.N.P.I. permet le dépôt d’une marque pour le territoire français, l’U.S.P.T.O. pour le territoire américain, etc., l’I.C.A.N.N. va permettre d’obtenir le monopole sur un signe dans tout l’espace internet. L’expression « système de nommage » révèle alors tout son sens… et ceux qui ne voudraient pas composer avec ce système perdraient l’occasion unique de sécuriser leur identité en passant par le guichet I.C.A.N.N.

Cédric Manara

1 commentaire:

myzini a dit…

Bonjour,

Je suis d'accord avec votre analyse. Ces nouveaux TLDs ne s'adresseront à priori qu'aux grandes entreprises, Et il ne leur sera pas possible de choisir parmi les centaines voir milliers de marques en portefeuille, chacune ayant une spécificité. il leur restera de mon point de vu deux possibilité:
soit utiliser leur dénominations sociale.
soit utiliser un terme générique non appropriable.
Dans le premier cas cela donnera par exemple : vetement.dénomination sociale et dans le second cas
dénominationsociale.vetement

Je doute du résultat.

Et puis que ferrons nous de ces milliers de ndd construit avec la dénominationsociale.com, .net, .fr