Par Charles Tiné, directeur général du MailClub
http://domaines.mailclub.fr
On commence tout juste à voir les entreprises se poser les bonnes questions, mais n'est-il pas déjà trop tard? Il aurait sans doute fallu qu'elles fassent davantage entendre leurs voix, notamment lors des meetings de l'Icann. S'il n'est pas trop tard, il importe qu'elles réagissent enfin, et que les associations nationales et mondiales de propriétaires de marques coordonnent leurs efforts et montent au créneau.
Si l'assouplissement des règles de l'Icann va ouvrir la porte à des dizaines de nouveaux gTLDs gérés sous une forme commerciale, il va concomitamment permettre aux entreprises de disposer de leur propre TLD, selon un modèle économique répondant à leurs seuls objectifs. Face à l'anarchie qui est peut-être sur le point de naître, les entreprises devront elles-aussi tirer partie des nouvelles règles en se lançant elles-mêmes dans l'aventure en créant leurs propres CorpTLDs.
CorpTLD, un potentiel technique et marketing considérable
Une réflexion, même rapide, nous laisse ici entrevoir un potentiel considérable, à la fois technique et marketing. Le prix à payer sera élevé si on le rapporte aux budgets actuels alloués aux noms de domaine, mais finalement limité au regard de l'importance des budgets communication et informatiques globaux et des projets que ces « CorpTLDs » permettront de mettre en place.
Technique tout d'abord, avec la possibilité pour les entreprises de gérer elles mêmes la structure de leurs DNS (système de noms de domaine), en l'adaptant à leur propre politique de sécurité. Une structure DNS de type « registre » est complexe à mettre en œuvre, et elles utiliseront sans doute les services d'entreprises déjà rompus à ce métier. Les acteurs majeurs du secteur, positionnés depuis des années comme prestataires techniques de TLDs majeurs seront mis à contribution, et se tailleront, à juste raison, la part du lion dans ce nouveau marché. Les entreprises pourront travailler avec elles sur des cahiers des charges sur mesure, davantage adaptés à leurs problématiques que ceux mis en place pour les TLDs « classiques ». On peut imaginer sans peine l'importance de ces réflexions pour les banques, victimes notamment d'actes répétés de phishing.
Ces partenaires techniques des registres fonctionnent aujourd'hui sur un modèle économique basé sur le « revenue sharing »: au delà des frais annuels fixes de gestion technique, chaque nom de domaine enregistré donne lieu à reversement d'une somme fixe. Les CorpTLDs n'étant pas à priori destinés à être commercialisés, le modèle économique en sera différent. Le nombre de domaines créés par CorpTLD étant limité, et donc les redevances faibles, on peut imaginer que les frais fixes seront élevés, notamment en cas de cahier des charge technique spécifique. Un coût par requête DNS pourra aussi faire partie de la facture globale que les entreprises auront à payer à leur prestataire technique.
Le second volet des enjeux des CorpTLDs est marketing, et le potentiel est considérable.
Communiquer sous son propre TLD permettra à l'entreprise de créer son propre univers internet. Les sites pourront s'appeler france.danone, clio.renault, numero5.chanel, etc... Il n'y aura plus aucune limite pour une entreprise disposant de son propre TLD :
- Elle pourra créer sa propre charte de nommage, et attribuer des noms de domaine à chacune de ses filiales dispersées à travers le monde (china.microsoft), à chacun de ses magasins (paris.guerlain), de ses services ou de ses distributeurs.
- Les règles de présence locale fixées par les registres locaux des extensions pays (ccTLDs) ne seront plus un frein au développement international des entreprises. L’entreprise Dupont, non présente au Canada et ne pouvant par conséquent prétendre à son .ca pourra y utiliser canada.dupont pour son développement commercial.
- Il sera possible d’envisager de décliner les CorpTLDs en caractères accentués ou non européens, les fameux IDNs, tant au niveau du TLD lui-même que des domaines qui y sont rattachés (ex : .nestlé ou cinéma.tf1)
- Les domaines dont l’entreprise a besoin ne seront par définition plus jamais pris par des tiers.
- la lutte contre le cybersquatting sera simplifiée, les cyberquatteurs ne pouvant pas s'attaquer aux TLD.
Toutes ces possibilités auront un coût marketing important, lié à la nécessité d'ancrer sa propre charte de nommage dans l'esprit des consommateurs, de façon claire, globale (filiales, produits, etc...) et durable. Le challenge sera difficile et coûteux, face à des internautes habitués à des sites en .com ou déclinés dans les extensions de leurs pays. Il passera par des budgets de communication élevés, et cette politique de nommage ne pourra s'entendre que si elle est intégrée à une stratégie globale de l'entreprise. Les CorpTLDs n'affranchiront pas les entreprises de maintenir et développer en parallèle leurs portefeuilles de noms de domaines classiques (gTLDs et ccTLDs).
vendredi 10 octobre 2008
Juin 2008, quand le nommage internet a changé d’ère (1/3)
Par Charles Tiné, directeur général du MailClub
http://domaines.mailclub.fr
Le 23 juin 2008, un article des Echos annonçait la fin des restrictions sur la création de nouveaux domaines de premier niveau, les fameux TLDs, les .com et autres .fr. Passée à peu près inaperçue aux yeux du grand public, cette nouvelle a fait l’effet d'une bombe dans le petit monde des professionnels du nom de domaine, qu'ils soient responsables d'entreprises, bureaux d'enregistrement ou investisseurs en noms de domaine (les « domainers »).
Même si l'article allait un peu vite en besogne, le président de l'Icann, l’entité qui décide de la création de nouveaux domaines de premier niveau, ayant apporté le lendemain des précisions importantes lors d’une interview accordée au site mailclub.info, notamment en ce qui concerne les coûts de lancement de ces nouveaux TLDs (« 6 chiffres… en dollars »), les implications des changements de règles, annoncés pour 2009 sont potentiellement gigantesques... pour le meilleur et peut-être le pire.
Jusqu'à présent, les nouveaux TLDs étaient lancés selon un processus long et semé d'embuches. Les .biz, .info et autres .jobs ont mit des années à voir le jour, le .xxx a été plusieurs fois recalé. Les promoteurs de ces projets devaient développer un lobbying puissant et prouver à l'Icann que leurs projets étaient solides et correspondaient à un réel besoin de la communauté internet, ce qui reste d'ailleurs à prouver, même pour les projets qui ont vu le jour... (qui utilise aujourd'hui le .travel, le .museum ou le .jobs...?).
Le changement fondamental à venir est que l'Icann ne se posera plus en juge de l'utilisation du TLD, mais simplement en vérificateur que le projet est techniquement et financièrement viable, et ne risque pas de mettre à mal la stabilité de la structure de l'internet. Si ces conditions sont remplies, le TLD sera autorisé, sans aucun jugement de valeur sur l'intérêt de son lancement. Le droit des marques sera bien entendu pris en compte, mais de toute façon, à plusieurs centaines de milliers d'euros le TLD, le TLDsquatting, c’est-à-dire l’enregistrement de la marque d’autrui comme domaine de premier niveau, devrait quand même être plus limité que celui qui touche les .com !
Ce nouvel univers du possible va voir éclore des dizaines de nouveaux TLDs. Des projets sont déjà bien avancés, souvent autour de thématiques, de communautés, de villes ou de métiers : .sport, .paris, .bank, .xxx (une fois de plus), etc. Que cette multiplication soit utile ou non pour l'internaute lambda est un vaste débat. Nous nous attacherons seulement ici à analyser les conséquences de ces nouvelles règles sur la stratégie des entreprises, règles qui doivent les faire réfléchir sur l'univers de protection de leurs marques d'une part, et sur les opportunités offertes par la possibilité qu'elles auront de créer leurs propres extensions (.danone, .coke, .microsoft...) que nous désignerons ici par le terme de « CorpTLD ».
Les conséquences de la libéralisation sur la stratégie de nommage des entreprises.
Les entreprises vivent aujourd’hui dans un univers assez simple. Elles disposent de quelques gTLDs et assimilés (com/net/biz/mobi/eu/asia...), avec en gros une à deux nouvelles extensions en plus chaque année. Même si l'intérêt des nouveautés proposées reste discutable, les entreprises acceptent bon an mal an les coûts induits par les maintenant fameuses « sunrise periods », ces périodes réservées aux propriétaires de marques et leur permettant d’en déposer prioritairement les noms de domaine. Ils n'ont rien demandé, comprennent bien que c'est l'industrie des noms de domaine qui invente et crée des besoins, lui permettant de générer de confortables revenus basés sur un modèle économique implacable, les entreprises étant « obligées » de protéger leurs marques.
L'Oréal a certes protégé son .mobi, mais ne se soucie pas de mettre un site derrière ni de communiquer sur une éventuelle application mobile de ses sites. Le .tel arrive bientôt... rebelote, tout le monde protègera son .tel, en pensant très fortement que cette extension ne sert absolument à rien, mais c'est le jeu. Aucune entreprise ne s'est révoltée jusqu'à présent, et il suffit de voir le peu de présence des gestionnaires de marques lors de la réunion de l'Icann à Paris en juin dernier pour s'en convaincre.
Les coûts sont finalement assez raisonnables et le modus vivendi tient, tant que l'industrie des noms de domaine ne tire pas trop sur la corde. Les limites posées jusqu'à présent par l'Icann ayant assez bien fonctionné. Les entreprises ont su adapter leur stratégie et on a d'ailleurs noté une évolution sensible ces dernières années, au fur et à mesure qu'elles comprenaient le petit jeu qui était en train de se créer pour leur faire dépenser de plus en plus en noms de domaine… inutiles. Entre le .eu et le .asia la différence a été notable : 345 000 demandes de .eu lors de la sunrise il y a 4 ans... à peine 30 000 .asia l'année dernière. Les mêmes entreprises qui avaient dupliqué en .eu leurs portefeuilles de .com il y a 4 ans, ont limité leurs dépôts de .asia à leurs principales marques, s'appuyant ensuite sur l'évolution de la jurisprudence pour récupérer des domaines déposés par des tiers et utilisés de façon litigieuse.
Cette évolution stratégique n'est au bout du compte pas forcément la moins chère, une surveillance, une UDRP ou un rachat pour un seul domaine coûtant au bout du compte le prix d'une centaine de noms de domaine génériques, mais c'est une autre histoire...
Tout va bien dans le presque meilleur des mondes, donc. Les entreprises ne rechignent pas à une dépense, pas forcément utile mais limitée, que leur imposent les professionnels des domaines dont le business se porte très bien, merci pour eux. Elles adaptent leurs stratégies de nommage aux lancements réguliers mais somme toute limités de nouveaux gTLDs, auquel il faut ajouter les ouvertures de « ccTLDs » (extensions pays), parfois gérés de la même manière (pour exemple la sunrise du .me, l’extension du Monténégro transformée en extension nombriliste, le « .moi ») et dans le même objet (purement mercantile), mais auxquels les grands comptes ne peuvent se soustraire...
Mais demain tout va changer. Il suffira d'avoir un dossier techniquement solide et financièrement sain pour lancer un nouveau TLD. L'Icann ne se posera plus en juge de son utilité, charge qui reviendra alors au marché. Ce ne seront plus une ou deux sunrises par an, mais peut-être des dizaines... Quelle sera alors la réaction des entreprises face à la croissance gigantesque de leurs budgets de nommage internet ? Seront-elles toujours aussi silencieuses face à ces nouveaux enjeux ? Que deviendront leurs marques face un cybersquatting qui devrait mécaniquement exploser ? Quelles stratégies de nommage mettront-elles en place ? Quel sera le multiplicateur de leurs budgets noms de domaine pour faire face aux lancements des .paris, .bzh, .sport, .music, .film, ...?
http://domaines.mailclub.fr
Le 23 juin 2008, un article des Echos annonçait la fin des restrictions sur la création de nouveaux domaines de premier niveau, les fameux TLDs, les .com et autres .fr. Passée à peu près inaperçue aux yeux du grand public, cette nouvelle a fait l’effet d'une bombe dans le petit monde des professionnels du nom de domaine, qu'ils soient responsables d'entreprises, bureaux d'enregistrement ou investisseurs en noms de domaine (les « domainers »).
Même si l'article allait un peu vite en besogne, le président de l'Icann, l’entité qui décide de la création de nouveaux domaines de premier niveau, ayant apporté le lendemain des précisions importantes lors d’une interview accordée au site mailclub.info, notamment en ce qui concerne les coûts de lancement de ces nouveaux TLDs (« 6 chiffres… en dollars »), les implications des changements de règles, annoncés pour 2009 sont potentiellement gigantesques... pour le meilleur et peut-être le pire.
Jusqu'à présent, les nouveaux TLDs étaient lancés selon un processus long et semé d'embuches. Les .biz, .info et autres .jobs ont mit des années à voir le jour, le .xxx a été plusieurs fois recalé. Les promoteurs de ces projets devaient développer un lobbying puissant et prouver à l'Icann que leurs projets étaient solides et correspondaient à un réel besoin de la communauté internet, ce qui reste d'ailleurs à prouver, même pour les projets qui ont vu le jour... (qui utilise aujourd'hui le .travel, le .museum ou le .jobs...?).
Le changement fondamental à venir est que l'Icann ne se posera plus en juge de l'utilisation du TLD, mais simplement en vérificateur que le projet est techniquement et financièrement viable, et ne risque pas de mettre à mal la stabilité de la structure de l'internet. Si ces conditions sont remplies, le TLD sera autorisé, sans aucun jugement de valeur sur l'intérêt de son lancement. Le droit des marques sera bien entendu pris en compte, mais de toute façon, à plusieurs centaines de milliers d'euros le TLD, le TLDsquatting, c’est-à-dire l’enregistrement de la marque d’autrui comme domaine de premier niveau, devrait quand même être plus limité que celui qui touche les .com !
Ce nouvel univers du possible va voir éclore des dizaines de nouveaux TLDs. Des projets sont déjà bien avancés, souvent autour de thématiques, de communautés, de villes ou de métiers : .sport, .paris, .bank, .xxx (une fois de plus), etc. Que cette multiplication soit utile ou non pour l'internaute lambda est un vaste débat. Nous nous attacherons seulement ici à analyser les conséquences de ces nouvelles règles sur la stratégie des entreprises, règles qui doivent les faire réfléchir sur l'univers de protection de leurs marques d'une part, et sur les opportunités offertes par la possibilité qu'elles auront de créer leurs propres extensions (.danone, .coke, .microsoft...) que nous désignerons ici par le terme de « CorpTLD ».
Les conséquences de la libéralisation sur la stratégie de nommage des entreprises.
Les entreprises vivent aujourd’hui dans un univers assez simple. Elles disposent de quelques gTLDs et assimilés (com/net/biz/mobi/eu/asia...), avec en gros une à deux nouvelles extensions en plus chaque année. Même si l'intérêt des nouveautés proposées reste discutable, les entreprises acceptent bon an mal an les coûts induits par les maintenant fameuses « sunrise periods », ces périodes réservées aux propriétaires de marques et leur permettant d’en déposer prioritairement les noms de domaine. Ils n'ont rien demandé, comprennent bien que c'est l'industrie des noms de domaine qui invente et crée des besoins, lui permettant de générer de confortables revenus basés sur un modèle économique implacable, les entreprises étant « obligées » de protéger leurs marques.
L'Oréal a certes protégé son .mobi, mais ne se soucie pas de mettre un site derrière ni de communiquer sur une éventuelle application mobile de ses sites. Le .tel arrive bientôt... rebelote, tout le monde protègera son .tel, en pensant très fortement que cette extension ne sert absolument à rien, mais c'est le jeu. Aucune entreprise ne s'est révoltée jusqu'à présent, et il suffit de voir le peu de présence des gestionnaires de marques lors de la réunion de l'Icann à Paris en juin dernier pour s'en convaincre.
Les coûts sont finalement assez raisonnables et le modus vivendi tient, tant que l'industrie des noms de domaine ne tire pas trop sur la corde. Les limites posées jusqu'à présent par l'Icann ayant assez bien fonctionné. Les entreprises ont su adapter leur stratégie et on a d'ailleurs noté une évolution sensible ces dernières années, au fur et à mesure qu'elles comprenaient le petit jeu qui était en train de se créer pour leur faire dépenser de plus en plus en noms de domaine… inutiles. Entre le .eu et le .asia la différence a été notable : 345 000 demandes de .eu lors de la sunrise il y a 4 ans... à peine 30 000 .asia l'année dernière. Les mêmes entreprises qui avaient dupliqué en .eu leurs portefeuilles de .com il y a 4 ans, ont limité leurs dépôts de .asia à leurs principales marques, s'appuyant ensuite sur l'évolution de la jurisprudence pour récupérer des domaines déposés par des tiers et utilisés de façon litigieuse.
Cette évolution stratégique n'est au bout du compte pas forcément la moins chère, une surveillance, une UDRP ou un rachat pour un seul domaine coûtant au bout du compte le prix d'une centaine de noms de domaine génériques, mais c'est une autre histoire...
Tout va bien dans le presque meilleur des mondes, donc. Les entreprises ne rechignent pas à une dépense, pas forcément utile mais limitée, que leur imposent les professionnels des domaines dont le business se porte très bien, merci pour eux. Elles adaptent leurs stratégies de nommage aux lancements réguliers mais somme toute limités de nouveaux gTLDs, auquel il faut ajouter les ouvertures de « ccTLDs » (extensions pays), parfois gérés de la même manière (pour exemple la sunrise du .me, l’extension du Monténégro transformée en extension nombriliste, le « .moi ») et dans le même objet (purement mercantile), mais auxquels les grands comptes ne peuvent se soustraire...
Mais demain tout va changer. Il suffira d'avoir un dossier techniquement solide et financièrement sain pour lancer un nouveau TLD. L'Icann ne se posera plus en juge de son utilité, charge qui reviendra alors au marché. Ce ne seront plus une ou deux sunrises par an, mais peut-être des dizaines... Quelle sera alors la réaction des entreprises face à la croissance gigantesque de leurs budgets de nommage internet ? Seront-elles toujours aussi silencieuses face à ces nouveaux enjeux ? Que deviendront leurs marques face un cybersquatting qui devrait mécaniquement exploser ? Quelles stratégies de nommage mettront-elles en place ? Quel sera le multiplicateur de leurs budgets noms de domaine pour faire face aux lancements des .paris, .bzh, .sport, .music, .film, ...?
dimanche 28 septembre 2008
.VILLE – Les extensions pour les villes sont une identité locale sur l’internet
Par Dirk Krischenowski, Directeur général de dotBERLIN GmbH & Co. KG
www.dotberlin.com
L’internet est maintenant depuis longtemps un canal de communication essentiel et les noms de domaine sont le principal lieu où maintenir une identité permanente sur ce canal. Les sociétés commerciales comme les individus mais aussi les services publics s’appuient sur des noms de domaine faciles à retenir, les plus intuitifs possible et sémantiquement compréhensibles. L’internet se répandant massivement, les nouveaux noms de domaine sont cependant devenus des ressources rares au sein des extensions actuelles.
La conclusion logique est donc d’étendre l’espace de nommage de l’internet pour prendre en compte ces évolutions. À l’avenir, avec les extensions de ville, ce qu’on appelle les cityTLDs [pour city Top Level Domains, noms de domaine de premier niveau de ville, ndlr], les organisations et les individus auront la possibilité d’enregistrer des noms de domaine tels que www.hotels.paris, www.taxi.london ou www.zoo.berlin.
Quels sont les avantages ?
Un nouvel espace de nommage pour une multitude de personnes
Le nombre limité d’extensions et de noms de domaine au sein de certaines extensions a créé une étrange compétition. Le nombre croissant de litiges est un des indices qui indiquent que les extensions existantes ne sont pas suffisantes pour différentier plus de 6 milliards d’individus, quelques centaines de millions d’organisations et des milliers de communautés locales au niveau mondial. Des cityTLDs comme le .berlin, le .nyc, le .dubai apaiseraient cette compétition puisqu’ils rendraient disponibles de nouveaux noms de domaines adaptés aux besoins.
Des usages intuitif et sémantique à venir
Les cityTLDs permettent de construire des extensions avec des bases et un cadre solide. Grâce à la possibilité de déléguer des noms de domaine dans l’intérêt général du public et de la communauté, de nombreux termes importants pourraient devenir d’un accès plus intuitif et d’un usage plus sémantique en employant un terme descriptif. Les internautes trouveraient ce qu’ils cherchent plus facilement sur le net, par exemple des sites web de mairies, d’administrations et d’institution comme www.maire.paris.
Un avantage stratégique et compétitif pour la localisation
Aujourd’hui les villes se font concurrence pour les ressources humaines et économiques au niveau national et international. Un cityTLD attire explicitement l’attention sur la ville qu’il désigne, lui donne une voix indépendante, un espace d’expression et est un facteur de localisation à long terme au regard de l’infrastructure de l’internet.
Un accélérateur pour l’économie local
Les cityTLDs créent une chaîne de valeur ajoutée au sein de la communauté. Elle inclut les services d’enregistrement de noms, l’infrastructure technique, les services web, de création graphique, de publicité et un marché de la revente des noms de domaine. De plus le commerce électronique sera stimulé au sein de la ville, en particulier dans les secteurs où les recettes sont basées aujourd’hui sur des extensions nationales ou internationale. Par exemple www.hotels.london a de bonnes chances d’arracher une part de marché significative à www.hotels.com.
Un complement du portail de la ville
Les cityTLDs peuvent fournir des opportunités significatives pour une ville, ses services et le portail officiel de la ville. Un cityTLD doit donc être vu comme un complément utile et une continuation de ce que le portail de la ville propose. Pour beaucoup de portails de ville, coopérer avec un cityTLD suscitera une plus grande attractivité vis-à-vis des citoyens et améliorera ainsi la communication de l’administration électronique.
Image et marque
Les cityTLDs faciliteront la promotion de la ville vis-à-vis des habitants potentiels, des touristes, des sociétés et des investisseurs du monde entier. Des sites comme www.offices.boston, www.taxi.paris et www.jobs.dubai rendront les ressources de la ville intuitivement et plus facilement accessibles.
Une différentiation claire
Les cityTLDs créent un espace de nommage qui est clairement différentié des autres. Les noms de domaine avec une extension « ville » seront reconnus par les internautes du monde entier comme des lieux où la ville ou des citoyens offrent des informations et des services. Le nom intégral de la ville comme extension favorisera en particulier une compréhension sémantique.
www.dotberlin.com
L’internet est maintenant depuis longtemps un canal de communication essentiel et les noms de domaine sont le principal lieu où maintenir une identité permanente sur ce canal. Les sociétés commerciales comme les individus mais aussi les services publics s’appuient sur des noms de domaine faciles à retenir, les plus intuitifs possible et sémantiquement compréhensibles. L’internet se répandant massivement, les nouveaux noms de domaine sont cependant devenus des ressources rares au sein des extensions actuelles.
La conclusion logique est donc d’étendre l’espace de nommage de l’internet pour prendre en compte ces évolutions. À l’avenir, avec les extensions de ville, ce qu’on appelle les cityTLDs [pour city Top Level Domains, noms de domaine de premier niveau de ville, ndlr], les organisations et les individus auront la possibilité d’enregistrer des noms de domaine tels que www.hotels.paris, www.taxi.london ou www.zoo.berlin.
Quels sont les avantages ?
Un nouvel espace de nommage pour une multitude de personnes
Le nombre limité d’extensions et de noms de domaine au sein de certaines extensions a créé une étrange compétition. Le nombre croissant de litiges est un des indices qui indiquent que les extensions existantes ne sont pas suffisantes pour différentier plus de 6 milliards d’individus, quelques centaines de millions d’organisations et des milliers de communautés locales au niveau mondial. Des cityTLDs comme le .berlin, le .nyc, le .dubai apaiseraient cette compétition puisqu’ils rendraient disponibles de nouveaux noms de domaines adaptés aux besoins.
Des usages intuitif et sémantique à venir
Les cityTLDs permettent de construire des extensions avec des bases et un cadre solide. Grâce à la possibilité de déléguer des noms de domaine dans l’intérêt général du public et de la communauté, de nombreux termes importants pourraient devenir d’un accès plus intuitif et d’un usage plus sémantique en employant un terme descriptif. Les internautes trouveraient ce qu’ils cherchent plus facilement sur le net, par exemple des sites web de mairies, d’administrations et d’institution comme www.maire.paris.
Un avantage stratégique et compétitif pour la localisation
Aujourd’hui les villes se font concurrence pour les ressources humaines et économiques au niveau national et international. Un cityTLD attire explicitement l’attention sur la ville qu’il désigne, lui donne une voix indépendante, un espace d’expression et est un facteur de localisation à long terme au regard de l’infrastructure de l’internet.
Un accélérateur pour l’économie local
Les cityTLDs créent une chaîne de valeur ajoutée au sein de la communauté. Elle inclut les services d’enregistrement de noms, l’infrastructure technique, les services web, de création graphique, de publicité et un marché de la revente des noms de domaine. De plus le commerce électronique sera stimulé au sein de la ville, en particulier dans les secteurs où les recettes sont basées aujourd’hui sur des extensions nationales ou internationale. Par exemple www.hotels.london a de bonnes chances d’arracher une part de marché significative à www.hotels.com.
Un complement du portail de la ville
Les cityTLDs peuvent fournir des opportunités significatives pour une ville, ses services et le portail officiel de la ville. Un cityTLD doit donc être vu comme un complément utile et une continuation de ce que le portail de la ville propose. Pour beaucoup de portails de ville, coopérer avec un cityTLD suscitera une plus grande attractivité vis-à-vis des citoyens et améliorera ainsi la communication de l’administration électronique.
Image et marque
Les cityTLDs faciliteront la promotion de la ville vis-à-vis des habitants potentiels, des touristes, des sociétés et des investisseurs du monde entier. Des sites comme www.offices.boston, www.taxi.paris et www.jobs.dubai rendront les ressources de la ville intuitivement et plus facilement accessibles.
Une différentiation claire
Les cityTLDs créent un espace de nommage qui est clairement différentié des autres. Les noms de domaine avec une extension « ville » seront reconnus par les internautes du monde entier comme des lieux où la ville ou des citoyens offrent des informations et des services. Le nom intégral de la ville comme extension favorisera en particulier une compréhension sémantique.
.CITY - Top-Level Domains for Cities are local Identity on the Internet
By Dirk Krischenowski, CEO of dotBERLIN GmbH & Co. KG
www.dotberlin.com
The Internet has long become a fundamental channel of communications, domains are the main place to maintain a permanent identity in this channel. Companies and individuals, but also civil administration rely on domains that are easy to communicate, as intuitive as possible and semantically comprehensible. With the Internet massively spreading sensible new domains have also become a scarce resource within the current top-level domains (TLDs).
The logical consequence is thus to extend the name space on the Internet to take account of these developments. In the future, with city top-level domains, so-called cityTLDs, organisations and individuals will be able to register domains such as www.hotels.paris, www.taxi.london or www.zoo.berlin.
What are the benefits?
New namespace for many
The limited number of TLDs and domains within some TLDs has created weird competition. Growing numbers of disputes are one of the clues that existing TLDs are not sufficient to differentiate between more than 6 billion individuals, some hundred million organisations and thousands of local communities worldwide. cityTLDs like .berlin, .nyc or .dubai will calm this competition down, since new and suitable domains will be available with them.
Intuitive and semantic usage ahead
cityTLDs offer the opportunity to build a TLD with a solid fundament and framework. Due to the possibility to delegate domains for public and community interest, many important terms could become more intuitively accessible and semantically to use by a descriptive domain. Internet users will find things they are searching for more easily on the net, e.g. websites from the city government, administration and institutions like www.mayor.paris.
Strategic and competitive advantage for the location
Today cities compete for human and economic resources nationally and internationally. A cityTLD raises explicit attention for the city, gives the city an independent voice and space for expression, and is also a long-term location factor in terms of Internet infrastructure.
Local economy boost
cityTLDs will lead to a value added chain within the community that includes registration services, technical infrastructure, web services, design, advertising and a domain after market. Additionally e-commerce will be stimulate within the city, especially in areas in which the revenues are based on a national or international TLD so far, for instance www.hotels.london would thus have a good chance of wresting a significant market share from www.hotels.com.
Complement to the city portal
A citTLD can provide significant opportunities for a city, its administration and the official city portal. cityTLDs must thus be seen as a useful complement and extension to what is provided by the city portal. For city portals, cooperation with a cityTLD will result in increased attractiveness to citizens and thereby better e-government communication.
Image and branding
cityTLDs will ease the marketing of the city to prospective residents, tourists, businesses and investors from all over the globe. Websites like www.offices.boston, www.taxi.paris, and www.jobs.dubai will make the city's resources intuitively and more readily accessible.
Clear differentiation
cityTLDs create a name space which is clearly differentiated from others. Domains with a city extension will be recognised worldwide by Internet users as space where information and services from the city, about the city or by citizens is offered. Especially the full city name as TLD will foster a semantic understanding.
www.dotberlin.com
The Internet has long become a fundamental channel of communications, domains are the main place to maintain a permanent identity in this channel. Companies and individuals, but also civil administration rely on domains that are easy to communicate, as intuitive as possible and semantically comprehensible. With the Internet massively spreading sensible new domains have also become a scarce resource within the current top-level domains (TLDs).
The logical consequence is thus to extend the name space on the Internet to take account of these developments. In the future, with city top-level domains, so-called cityTLDs, organisations and individuals will be able to register domains such as www.hotels.paris, www.taxi.london or www.zoo.berlin.
What are the benefits?
New namespace for many
The limited number of TLDs and domains within some TLDs has created weird competition. Growing numbers of disputes are one of the clues that existing TLDs are not sufficient to differentiate between more than 6 billion individuals, some hundred million organisations and thousands of local communities worldwide. cityTLDs like .berlin, .nyc or .dubai will calm this competition down, since new and suitable domains will be available with them.
Intuitive and semantic usage ahead
cityTLDs offer the opportunity to build a TLD with a solid fundament and framework. Due to the possibility to delegate domains for public and community interest, many important terms could become more intuitively accessible and semantically to use by a descriptive domain. Internet users will find things they are searching for more easily on the net, e.g. websites from the city government, administration and institutions like www.mayor.paris.
Strategic and competitive advantage for the location
Today cities compete for human and economic resources nationally and internationally. A cityTLD raises explicit attention for the city, gives the city an independent voice and space for expression, and is also a long-term location factor in terms of Internet infrastructure.
Local economy boost
cityTLDs will lead to a value added chain within the community that includes registration services, technical infrastructure, web services, design, advertising and a domain after market. Additionally e-commerce will be stimulate within the city, especially in areas in which the revenues are based on a national or international TLD so far, for instance www.hotels.london would thus have a good chance of wresting a significant market share from www.hotels.com.
Complement to the city portal
A citTLD can provide significant opportunities for a city, its administration and the official city portal. cityTLDs must thus be seen as a useful complement and extension to what is provided by the city portal. For city portals, cooperation with a cityTLD will result in increased attractiveness to citizens and thereby better e-government communication.
Image and branding
cityTLDs will ease the marketing of the city to prospective residents, tourists, businesses and investors from all over the globe. Websites like www.offices.boston, www.taxi.paris, and www.jobs.dubai will make the city's resources intuitively and more readily accessible.
Clear differentiation
cityTLDs create a name space which is clearly differentiated from others. Domains with a city extension will be recognised worldwide by Internet users as space where information and services from the city, about the city or by citizens is offered. Especially the full city name as TLD will foster a semantic understanding.
dimanche 21 septembre 2008
Tuer le père, ou l'écouter ?
One concept that seems to have been widely misunderstood is that this is a naming system, not a general directory assistance system.
Jon Postel, Comments on Domain Requirements, 20 mai 1984
Ces propos du père d’internet et de son système de nommage ont une résonance particulière aujourd’hui, avec l’ouverture des extensions internet. En s’engageant dans la voie de la création de nouveaux domaines de premier niveau, l’I.C.A.N.N. a fait naître la controverse politique, sociale, économique, ou juridique. Au-delà de ces débats de société, de nombreux acteurs privés et quelques institutions publiques ne se posent que deux questions concrètes : faut-il proposer la création d’un nouveau TLD ? Et si oui, lequel ?
Difficile de tirer des enseignements des lancements de nouveaux TLD ces dernières années : les cahiers des charges étaient différents, les nouvelles extensions ont connu des fortunes diverses, il s’agit d’expériences encore récentes dont on ne peut mesurer les effets à long terme, etc. Faute d’éléments, pourquoi ne pas revenir aux sources, et méditer les paroles du « créateur » ?
“This is not a general directory assistance system”
Qu’est-ce que Postel voulait dire par là ? Il répondait aux contradicteurs qui soutenaient qu’il fallait regrouper les noms de façon logique. A ceux qui pensaient qu’un institut de recherche, par exemple, devait plutôt être rattaché au domaine .edu qu’au domaine .gov ou .cor, Postel objectait que c’était à cet institut de choisir un domaine quelconque, et de faire connaître ensuite son adresse. Pour lui, le Domain Name System ne permet pas de résoudre la problématique de la construction d’un répertoire cohérent des activités.
Insoluble il y 25 ans, cette question de la bonne catégorie l’est toujours aujourd’hui ! Une société multinationale, par exemple, n’exerce pas une seule activité délimitée, mais déploie une gamme importante de produits et de services. Il n’est pas rare qu’elle soutienne une ou plusieurs causes philanthropiques, au moyen d’une fondation. Il est fréquent qu’elle soutienne des programmes de formation. Comment une telle société si diversifiée pourrait-elle se ranger sous une unique bannière ?
De fait, c’est le .com qui s’est imposé pour regrouper les marques ombrelles des acteurs économiques internationaux. Une prédominance qui a permis de ne plus se poser la question du choix du TLD sous lequel il faut décliner son identité sur internet.
“This is a naming system”
Ce choix était limité ; maintenant qu’il ne l’est plus – ou, plus précisément, qu’il peut ne plus l’être… –, une entreprise doit-elle s’accrocher à son .com, ou saisir l’opportunité de créer sa propre extension ? “This is supposed to be a system for finding specific types of information about exactly named things (...)”, ajoutait Postel. Si une société diversifiée peut difficilement trouver un terme unique pour décrire tout ce qu’elle fait, il existe toujours un mot pour la désigner : sa marque.
L’occasion se présente ainsi d’inscrire le plus distinctif de ses signes au plus haut niveau du système hiérarchique des noms de domaine. Il est donc à prévoir que nombreuses seront les sociétés à candidater, pour obtenir dans le Domain Name System l’équivalent électronique de leur marque principale. Si ce mouvement se confirme, il ferait subrepticement évoluer l’I.C.A.N.N., qui deviendrait de fait l’équivalent mondial et unique des offices nationaux d’enregistrement de marques nationaux. Là où l’I.N.P.I. permet le dépôt d’une marque pour le territoire français, l’U.S.P.T.O. pour le territoire américain, etc., l’I.C.A.N.N. va permettre d’obtenir le monopole sur un signe dans tout l’espace internet. L’expression « système de nommage » révèle alors tout son sens… et ceux qui ne voudraient pas composer avec ce système perdraient l’occasion unique de sécuriser leur identité en passant par le guichet I.C.A.N.N.
Cédric Manara
samedi 13 septembre 2008
Le .QUI-RIT (etvous.danone ?)
Par Werner Staub, CORE
http://www.corenic.org/
En Octobre 2003 à Carthage, l'Icann, l'organisme qui gère un certain nombre de ressources de l'internet, s'est donné jusqu'au 31 décembre 2004 pour définir une politique à long terme d'introduction de nouvelles extensions. Le développement de cette politique aura pris 4 fois plus de temps. On s'y attendait un peu. Mais en 2008, nous sommes surpris par la force d'un phénomène pourtant connu : les gens ne pensent qu'à leur propre nom.
On s'attendait à des initiatives spéculatives, à l'entrepreneur qui voudrait devenir le propriétaire d'un ".MP3".
On s'attendait à des initiatives communautaires, au .BERLIN et au .PARIS, au World Wide Web Consortium qui lancerait un plan avec ".WEB" pour surmonter la fracture numérique.
On s'attendait même à de grandes entreprises qui lancerait des extensions pour leurs utilisateurs, au ".SKYPE", au ".AIM".
Oui, on s'attendait également à des demandes d'extensions du type ".[RIEN-QUE-MON-NOM]" ou ".[RIEN-QUE-MA-MARQUE]". Mais on ne s'attendait pas à ce que cette idée-là soit pratiquement la seule à venir à l'esprit de ceux qui apprennent la bonne nouvelle. L'Icann va permettre de nouvelles extensions ? On aura des noms comme ".BMW", ".DANONE", etc! Que pourra-t-on faire avec cela ? Nommer des succursales, des revendeurs, des marques ? Utiliser le nom tout seul, sans point ? Tapez "bmw" et vous trouver sur un site nommée "BMW", c'est tout ? Ceux qui s'attendent à cette dernière forme d'utilisation seront probablement déçus. Mais il reste toujours des noms comme "click.kodak", "buy.microsoft", "économiser.creditagricole" etc.
Si une société crée un domaine exclusivement pour ses propres noms et marques, que feront les autres détenteurs de marques notoires ? Qu'ils aient besoin d'une extension propre ou non, ils la demanderont. C'est cher ? Raison de plus. Avoir sa propre extension Internet, c'est le nouveau titre de noblesse !
A terme, il est probable que le processus icannien sera adapté pour empêcher la création d'extensions à usage privé. On conclura que le coût à lui seul ne suffit pas pour enrayer la demande. Par exemple, l'Icann pourrait exiger qu'une nouvelle extension serve principalement à créer des domaines appartenant à autrui (et non pas au titulaire de l'extension). Mais cette possibilité ne fait que renforcer la demande. Ne faudra-t-il pas "prendre" son extension, avant que la porte ne soit refermée ?
Je dois avouer que j'ai été déçu de constater une telle obstination. Au départ je me suis dit que c'était simplement dû à la "communication maladroite" de l'Icann. (Note : C'est une habitude. On rejette d'abord la faute sur l'Icann. On réfléchit ensuite.)
Bon, peut-être cette obstination est elle salutaire. Prenons l'exemple d'un ".MERCEDES". Si on applique les règles approuvées lors de la réunion de l'Icann à Paris en juin dernier, Daimler est la seule entité pouvant avoir cette extension. Je ne sais absolument pas si Daimler s'y intéresse. Si quelqu'un d'autre la demande, Daimler peut faire opposition et sera certaine de gagner. Si Daimler la veut pour créer des noms comme "voitures.mercedes" ou "drive.mercedes", cela passera nécessairement par une remise en question profonde de la stratégie de communication du groupe. Cela peut engendrer la redécouverte des adresses conviviales. Donc, il y aurait du progrès par rapport à des adresses actuelles comme "http://www.mercedes-benz.fr/content/france/mpc/mpc_france_website/fr/home_mpc/passengercars.flash.html" (sic).
Je m'explique : Il est vrai que les extensions privées posent un grand nombre de problèmes. Je les laisse de côté pour le moment. Et il est aussi vrai qu'elles seront moins utiles qu'à première vue. Elles ne seront pas "la" solution pour la protection d'une grande marque. Parlons-en plus tard. Mais l'effort de réflexion qu'il engendrent est bon à prendre. La diversité aussi.
Vous êtes le constructeur BMW et voulez ".BMW"? Pourquoi pas, tant que tous les noms que vous créez contiennent un point. Non, oubliez le "*.BMW". Avez-vous songé à participer dans un ".MOTORS" ? L'un, c'est la noblesse, l'autre, une façon d'organiser une concurrence loyale, dans un souci de communication claire aux clients. Il ne sont pas mutuellement exclusifs.
Noblesse oblige. La marque devenue titulaire du ".BMW" (ou y ayant renoncé après mûre réflexion) sera aussi une bonne citoyenne dans ".MOTORS".
http://www.corenic.org/
En Octobre 2003 à Carthage, l'Icann, l'organisme qui gère un certain nombre de ressources de l'internet, s'est donné jusqu'au 31 décembre 2004 pour définir une politique à long terme d'introduction de nouvelles extensions. Le développement de cette politique aura pris 4 fois plus de temps. On s'y attendait un peu. Mais en 2008, nous sommes surpris par la force d'un phénomène pourtant connu : les gens ne pensent qu'à leur propre nom.
On s'attendait à des initiatives spéculatives, à l'entrepreneur qui voudrait devenir le propriétaire d'un ".MP3".
On s'attendait à des initiatives communautaires, au .BERLIN et au .PARIS, au World Wide Web Consortium qui lancerait un plan avec ".WEB" pour surmonter la fracture numérique.
On s'attendait même à de grandes entreprises qui lancerait des extensions pour leurs utilisateurs, au ".SKYPE", au ".AIM".
Oui, on s'attendait également à des demandes d'extensions du type ".[RIEN-QUE-MON-NOM]" ou ".[RIEN-QUE-MA-MARQUE]". Mais on ne s'attendait pas à ce que cette idée-là soit pratiquement la seule à venir à l'esprit de ceux qui apprennent la bonne nouvelle. L'Icann va permettre de nouvelles extensions ? On aura des noms comme ".BMW", ".DANONE", etc! Que pourra-t-on faire avec cela ? Nommer des succursales, des revendeurs, des marques ? Utiliser le nom tout seul, sans point ? Tapez "bmw" et vous trouver sur un site nommée "BMW", c'est tout ? Ceux qui s'attendent à cette dernière forme d'utilisation seront probablement déçus. Mais il reste toujours des noms comme "click.kodak", "buy.microsoft", "économiser.creditagricole" etc.
Si une société crée un domaine exclusivement pour ses propres noms et marques, que feront les autres détenteurs de marques notoires ? Qu'ils aient besoin d'une extension propre ou non, ils la demanderont. C'est cher ? Raison de plus. Avoir sa propre extension Internet, c'est le nouveau titre de noblesse !
A terme, il est probable que le processus icannien sera adapté pour empêcher la création d'extensions à usage privé. On conclura que le coût à lui seul ne suffit pas pour enrayer la demande. Par exemple, l'Icann pourrait exiger qu'une nouvelle extension serve principalement à créer des domaines appartenant à autrui (et non pas au titulaire de l'extension). Mais cette possibilité ne fait que renforcer la demande. Ne faudra-t-il pas "prendre" son extension, avant que la porte ne soit refermée ?
Je dois avouer que j'ai été déçu de constater une telle obstination. Au départ je me suis dit que c'était simplement dû à la "communication maladroite" de l'Icann. (Note : C'est une habitude. On rejette d'abord la faute sur l'Icann. On réfléchit ensuite.)
Bon, peut-être cette obstination est elle salutaire. Prenons l'exemple d'un ".MERCEDES". Si on applique les règles approuvées lors de la réunion de l'Icann à Paris en juin dernier, Daimler est la seule entité pouvant avoir cette extension. Je ne sais absolument pas si Daimler s'y intéresse. Si quelqu'un d'autre la demande, Daimler peut faire opposition et sera certaine de gagner. Si Daimler la veut pour créer des noms comme "voitures.mercedes" ou "drive.mercedes", cela passera nécessairement par une remise en question profonde de la stratégie de communication du groupe. Cela peut engendrer la redécouverte des adresses conviviales. Donc, il y aurait du progrès par rapport à des adresses actuelles comme "http://www.mercedes-benz.fr/content/france/mpc/mpc_france_website/fr/home_mpc/passengercars.flash.html" (sic).
Je m'explique : Il est vrai que les extensions privées posent un grand nombre de problèmes. Je les laisse de côté pour le moment. Et il est aussi vrai qu'elles seront moins utiles qu'à première vue. Elles ne seront pas "la" solution pour la protection d'une grande marque. Parlons-en plus tard. Mais l'effort de réflexion qu'il engendrent est bon à prendre. La diversité aussi.
Vous êtes le constructeur BMW et voulez ".BMW"? Pourquoi pas, tant que tous les noms que vous créez contiennent un point. Non, oubliez le "*.BMW". Avez-vous songé à participer dans un ".MOTORS" ? L'un, c'est la noblesse, l'autre, une façon d'organiser une concurrence loyale, dans un souci de communication claire aux clients. Il ne sont pas mutuellement exclusifs.
Noblesse oblige. La marque devenue titulaire du ".BMW" (ou y ayant renoncé après mûre réflexion) sera aussi une bonne citoyenne dans ".MOTORS".
samedi 6 septembre 2008
Pourquoi le .SPORT ?
Par Patrick Vande Walle, VRP pour le .SPORT
http://www.dotsport.info
patrick@dotsport.info
Il ne fait pas de doute, comme l'expérience passée l'a démontré, que de nouvelles extensions ne rencontreront pas forcément le succès escompté. Cependant, je crois que le .SPORT a un bel avenir devant lui, pour de nombreuses raisons.
Tout d'abord, le concept lui-même. Il est largement identifiable et univoque. Le sport est culturellement et politiquement vu comme une valeur positive dans tous les pays du monde. Il est l'objet de la fierté nationale. Des démocraties avancées aux dictatures les plus obscures, le sport suscite un intérêt populaire qui ne faiblit pas. Les valeurs du sport transcendent les cultures. En cela, il se différencie d'une proposition telle que le .XXX, qui avait contre lui une connotation fortement négative dans de nombreuses cultures.
Linguistiquement ensuite. Le mot « sport » est utilisé dans près de 40 langues différentes, pour désigner la même chose. Les .com, .biz, .travel et autres sont fortement connotés anglo-saxons. On compte plus d'un milliard de locuteurs qui utilisent le mot « sport », écrit en alphabet latin.
Economiquement, un domaine .SPORT toucherait donc une large population et transcenderait des frontières géographiques et culturelles. Dans un contexte économique en voie de globalisation, c'est un avantage indéniable. Le sport concerne de nombreux acteurs, tant sportifs comme les fédérations et clubs, qu'économiques comme les médias et les entreprises qui intègrent le sport dans leur dynamique de communication. Le marché est donc vaste.
Le .SPORT aiderait également les acteurs à s'assurer une meilleure visibilité sur le Réseau. Avec 76 millions de .com, comment trouver encore un nom de domaine évident ? « entreprise.com », « monentreprise.com », « mon-entreprise.com », « web-entreprise.com » et beaucoup d'autres variations seront vraisemblablement prises. « entreprise.sport » est encore à prendre.
Contrairement aux affirmations de certains, qui considèrent les nouvelles extensions comme superflues dans la mesure où les moteurs de recherche vous amèneraient à bon port, on peut objecter que ce n'est pas toujours le cas. Tapez « renault sport » dans Google et vous trouverez le site officiel de la marque en première place. La recherche « mercedes benz sport » ne vous amène pas directement sur le site du constructeur. « ferrari sport » non plus.
Il est exact que des domaines tels le .SPORT constituent une tentative de thématisation du nommage sur l'Internet. Cela répond à une logique, de la même manière que les pages jaunes de l'annuaire sont classées par profession. C'est également dans la logique initiale de gTLD [noms de domaine dits « génériques » par opposition aux ccTLD qui correspondent à des pays comme le .FR], qui distinguait les sites commerciaux (.com), les associations (.org), les sites gouvernementaux (.gov), etc.
Au final donc, il est certain que, parmi les nombreuses nouvelles extensions soumises pour approbation à l'ICANN dans les mois à venir, le .SPORT sera certainement une des plus pertinentes.
http://www.dotsport.info
patrick@dotsport.info
Il ne fait pas de doute, comme l'expérience passée l'a démontré, que de nouvelles extensions ne rencontreront pas forcément le succès escompté. Cependant, je crois que le .SPORT a un bel avenir devant lui, pour de nombreuses raisons.
Tout d'abord, le concept lui-même. Il est largement identifiable et univoque. Le sport est culturellement et politiquement vu comme une valeur positive dans tous les pays du monde. Il est l'objet de la fierté nationale. Des démocraties avancées aux dictatures les plus obscures, le sport suscite un intérêt populaire qui ne faiblit pas. Les valeurs du sport transcendent les cultures. En cela, il se différencie d'une proposition telle que le .XXX, qui avait contre lui une connotation fortement négative dans de nombreuses cultures.
Linguistiquement ensuite. Le mot « sport » est utilisé dans près de 40 langues différentes, pour désigner la même chose. Les .com, .biz, .travel et autres sont fortement connotés anglo-saxons. On compte plus d'un milliard de locuteurs qui utilisent le mot « sport », écrit en alphabet latin.
Economiquement, un domaine .SPORT toucherait donc une large population et transcenderait des frontières géographiques et culturelles. Dans un contexte économique en voie de globalisation, c'est un avantage indéniable. Le sport concerne de nombreux acteurs, tant sportifs comme les fédérations et clubs, qu'économiques comme les médias et les entreprises qui intègrent le sport dans leur dynamique de communication. Le marché est donc vaste.
Le .SPORT aiderait également les acteurs à s'assurer une meilleure visibilité sur le Réseau. Avec 76 millions de .com, comment trouver encore un nom de domaine évident ? « entreprise.com », « monentreprise.com », « mon-entreprise.com », « web-entreprise.com » et beaucoup d'autres variations seront vraisemblablement prises. « entreprise.sport » est encore à prendre.
Contrairement aux affirmations de certains, qui considèrent les nouvelles extensions comme superflues dans la mesure où les moteurs de recherche vous amèneraient à bon port, on peut objecter que ce n'est pas toujours le cas. Tapez « renault sport » dans Google et vous trouverez le site officiel de la marque en première place. La recherche « mercedes benz sport » ne vous amène pas directement sur le site du constructeur. « ferrari sport » non plus.
Il est exact que des domaines tels le .SPORT constituent une tentative de thématisation du nommage sur l'Internet. Cela répond à une logique, de la même manière que les pages jaunes de l'annuaire sont classées par profession. C'est également dans la logique initiale de gTLD [noms de domaine dits « génériques » par opposition aux ccTLD qui correspondent à des pays comme le .FR], qui distinguait les sites commerciaux (.com), les associations (.org), les sites gouvernementaux (.gov), etc.
Au final donc, il est certain que, parmi les nombreuses nouvelles extensions soumises pour approbation à l'ICANN dans les mois à venir, le .SPORT sera certainement une des plus pertinentes.
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